Le célèbre joueur de mandoline Uppalapu Srinivas vient de s’éteindre à Chennai à l’âge de 45 ans. Connu pour avoir introduit la mandoline dans la musique carnatique, il était l’un des musiciens de musique classique indienne les plus doués de sa génération. Depuis hier ses pairs lui rendent hommage.
« Mandolin Srinivas », comme on le surnommait, était né dans une petite ville d’Andra Pradesh. Enfant prodige, il avait commencé à jouer de la mandoline dès l’âge de six ans sur l’instrument de son père, musicien. A neuf ans il avait donné son premier concert avant de jouer, deux ans plus tard, au prestigieux festival de décembre de Chennai (alors Madras).
Rapidement, il avait fait souffler un vent nouveau dans le monde de la musique carnatique indienne (propre au sud de l’Inde). En raison de son jeune âge, bien sûr, mais aussi par son choix d’instrument. La mandoline ne figure pas parmi les instruments traditionnels de la musique carnatique.
Pour jouer plus vite, et en accord avec le style traditionnel, le jeune homme avait adapté sa mandoline, diminuant son nombre de cordes de moitié et en rajoutant une, pour obtenir au final cinq cordes. Il avait aussi rendu son instrument plus compact, le tout lui apportant un son électronique.
Son style et sa vélocité avaient fini par éblouir tout le monde. Accepté par les puristes, cet homme souriant était devenu un des piliers du festival de la prestigieuse Madras Music Academy.
Uppalapu Srinivas ne s’était pas limité à la musique carnatique. Curieux de se tourner vers d’autres horizons, il avait joué avec des musiciens de musique hindoustani, de musique classique occidentale, ou encore de jazz. Dès 1983, âgé seulement de 24 ans, il s’était fait remarquer au festival de jazz de Berlin Ouest en en mixant la musique classique indienne avec des sons de jazz.
Plus tard, il avait partagé la scène avec des artistes comme Michael Nyman, Michael Brook , ou Dominique Piazza. Lorsque le guitariste John McLaughlin, en 1997, avait reformé le célèbre ensemble Shakti sous le nom Remember Shakti, Srinivas l’avait rejoint avec des artistes de renom comme le joueur de tabla Zakir Hussain, le percussionniste V. Selvaganesh et le chanteur Shankar Mahadevan. Ce dernier, qui le considérait « comme un frère » a été l’un des premiers à se précipiter sur son lit de mort, hier.
Uppalapu Srinivas, musicien et aussi compositeur, a reçu les plus prestigieuses récompenses indiennes comme le Padma Shri et le Sangeet Natak Akademi Award.
En 2011 la mort de son guru spirituel, Sai Baba, l’avait profondément atteint. Très récemment il avait découvert qu’il était malade, et il avait subi une greffe du foie la semaine dernière. Il est mort dans un hôpital privé après une défaillance multiviscérale.
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