mercredi 1 octobre 2014

Un créateur indien devient la nouvelle coqueluche de la mode à Paris ...






Pour son dernier jour de défilé la Paris Fashion Week accueillera demain les mannequins de Rahul Mishra, la nouvelle coqueluche de la mode indienne. Une consécration pour ce jeune créateur de 34 ans, sous les feux de la rampe depuis qu’il a reçu, à Milan, en février dernier, le Prix International Woolmark 2014.

Ce prix, qui récompense l’interprétation innovante des fibres naturelles, et en particulier de la laine, lui a été décerné pour sa collection Merino Wool, faite tout exprès pour le concours avec un mélange très fin de laine de mouton merino et de soie.

En récompense, outre une coquette somme d’argent (environ 70 000 euros), il a vu ses créations distribuées chez quelques-uns des plus grands détaillants de mode comme Harvey Nichols à Londres, David Jones à Sydney, ou Colette à Paris, et mises en vente sur le site de luxe Mytheresa.com, où certains modèles se sont vendus en un éclair.

Le défilé au Palais de Tokyo, ce 1 er octobre, le même jour que Miu-Miu et Louis Vuitton, marque une nouvelle étape dans sa carrière ascendante.
Soutenir les artisans indiens

Ceux qui ne connaissent pas encore le travail de ce jeune créateur installé à Noida, une ville satellite de Delhi, seront surpris. Quelques modèles mis à part, on est loin des clichés de l’Inde en rose et orangé d’inspiration pop kitch auxquels son compatriote Manish Arora a habitué le public de la Paris Fashion Week. Dans l’ensemble, les couleurs vives et les incrustations de brillants ne sont pas la tasse de thé de Rahul Mishra.

Le designer à la chevelure mi-longue donne plutôt dans le noir, le blanc, le beige, le jaune ou le gris. Il voue une passion particulière aux techniques traditionnelles de la broderie, et, pour réaliser ses collections, fait appel à des artisans de tout le sous-continent : la communauté Khatri de la région du Kutch (Gujarat), la famille Koli de Chanderi (Madhya Pradesh), ou encore les brodeurs de Bénarès ou les tisseurs du Kerala.

Autant de gens dont il se sent responsable, et qu’il dit vouloir faire profiter de son succès, en leur permettant de vivre de leur talent dignement, chez eux. Il cite volontiers le Mahatma Gandhi qui souhaitait développer des villages autosuffisants.
Une reconnaissance internationale rapide 

Rahul Mishra a lui-même grandi dans un village près de Kanpur, dans l’Uttar Pradesh. Son père, médecin, n’avait pas de travail et la famille tirait le diable par la queue. Après des études de physique il a rejoint le National Institute of Design de Ahmedabad (Gujarat) où il a obtenu le prix du meilleur étudiant designer de l’année en 2005. Par la suite il a été le premier non-Européen à obtenir une bourse à l’institut de mode Marangoni à Milan où il a décroché son diplôme en 2007.

La première reconnaissance internationale est venue rapidement, lorsque, en 2012, le Cotton Council International l’a nommé meilleur designer de vêtements pour femmes.

A présent lancé, il souhaiterait multiplier ses points de vente dans le monde entier et continuer à la fois le prêt-à- porter et la haute-couture.

En attendant, reste à guetter l’accueil que recevra, demain, sa collection printemps/été 2015 nommée « The Ferrryman’s Tale », un clin d’œil à la vision qu’il a de lui-même : celle d’un passeur qui va de village en village pour collecter des histoires avant de les tisser entre elles.

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